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Le vendredy 9, ledit seigneur duc vint en poste à Paris, et alla descendre aux Augustins, où il tint sur les fonts de baptême le fils de M. de Nevers en grande magnificence, puis alla souper et coucher au Louvre, son logis étoit appresté; et, le dimanche 11, s'en retourna avec la reine de Navarre, sa sœur bien-aimée, trouver le Roy à Olinville, dont ils partirent ensemble le mardy, et arrivèrent le jeudy à Orléans. De là passèrent à Blois, les Etats étoient convo­qués au s5 (0.
De cette entrevue et réconciliation du Roy et de M. le duc, des huguenots et catholiques associés pri­rent l'alarme. Ce qui augmenta leur soubçon fut l'avis qu'ils eurent qu'au même tems dom Jean d'Austriche, avec quatre chevaux de poste, et sous le passeport d'un Portugais, étoit passé par Paris, où avec l'am­bassadeur d'Espagne il avoit demeuré caché deux jours ; et que de-là il tiroit à Luxembourg, il devoit voir le duc de Guise.
Le samedy - o novembre, arrivèrent à Paris les tristes nouvelles du sac de la ville d'Anvers; et comme le dimanche 4 de ce mois, sur le midy, leç Espagnols étoient sortis en furie de la citadelle, avoient chargé les pauvres habitans, et défiait trois.mille Allemands qu'ils y avoient fait entrer, nonobstant le secours du pays que le comte d'Egmont y avoit envoyé; et comme les Espagnols, devenus les maistres de cette belle ville, avoient bruslé la maison des Ostrelins, leur hostel de ville, et bien huit cents maisons de bourgeois, bruslé pour trois ou quatre millions de marchandises qu'ils
(-) Les Etats étoient convoqués au a5 : Par le dernier édit de paci­fication . le Roi avoit accordé l'assemblée des Etats-généraux.